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La relation hiérarchique enfin reconnue ?

Les spécialistes des phénomènes humains dans les organisations, psychologues compris, se sont peu intéressés au phénomène hiérarchique. Absorbés entre leur fascination pour le leadership et la quête d’une entreprise participative, voire démocratique, les experts ne veulent voir dans la hiérarchie autre chose que la manifestation d’une orientation autoritaire. Devenue inadaptée, dépassée par les formes modernes du management, elle est appelée à disparaître.

[1]  Nous avons, il y a quelques temps déjà, dénoncé une telle analyse en montrant que la hiérarchie n’est pas une forme d’organisation possible parmi d’autres, ce qui laisserait place à un débat politique dans l’entreprise, mais qu’elle est la structure fondatrice sans laquelle l’entreprise n’existerait pas.

Aujourd’hui enfin, quelques voix font écho. Récemment en effet plusieurs auteurs se sont risqués à traiter de la hiérarchie, non plus pour en souligner l’obsolescence, mais pour y voir une donnée centrale de l’analyse des problèmes humains dans l’entreprise.
Ainsi, Marc Traverson souligne « qu’elle reste incontournable » et aussi « tellement complexe qu’elle reflète toutes les difficultés que l’on rencontre dans les entreprises en crise », sans oublier, dans les cas favorables, la possibilité d’un « accordage précieux » entre supérieurs et subordonnés. Par ailleurs, Jacques Lecomte considère qu’il est « plus pertinent d’essayer de la transformer que de la remplacer ».

Cette tendance a suscité l’intérêt du journal Le Figaro [2] qui lui a dernièrement consacré une page dans sa rubrique « santé psychologie » , d’où sont tirées les citations ci-dessus.
C’est là un premier pas, encourageant, mais qui en appelle d’autres, tant, l’analyse des problématiques évoquées dans l’article cité le montrent, la nature même du phénomène hiérarchique échappe encore. Soit cette dépendance de l’adulte qui, seule, sous-tend la subordination. Il n’y a qu’à la prendre en compte que l’analyse peut être pertinente et suivie d’interventions efficaces. À défaut, on en resterait à chercher, dans des voies étrangères aux relations professionnelles, et donc sans issues, des petites astuces pour faire en sorte que ça se passe au mieux !

G.H.

 

[1] Le point de subordination, éditions L’Harmattan, Paris 2007. Sous-titre : Introduction à la psychologie de la relation hiérarchique.

[2] Journal LE FIGARO, daté du lundi 12 septembre 2016. Titre de l’article de Pascale Senk : «  Les affres de la relation hiérarchique ».